Edito de Frank ALÉTRU, Président du Syndicat National d’Apiculture et Vice-président de l’Association des Apiculteurs professionnels européens (EPBA)

L’apiculture ne mourra pas de ceux qui lui font du mal, mais de ceux qui ne font rien pour les en empêcher !

Inspirée par une citation célèbre, cette phrase souligne l’importance de la responsabilité collective pour la défense de l’apiculture ainsi que pour la protection des pollinisateurs. Les plus grandes menaces proviennent de l’inaction de ceux qui savent et qui doivent en assurer la protection, de ceux qui doivent rédiger et voter les lois pour garantir leur avenir, sans oublier ceux qui ont en main une grande part des finances dédiées à l’apiculture mais incapables de générer en retour des solutions efficaces et des réponses positives aux problèmes de la filière apicole, ni au terrain ou, pire, qui les détournent au profit de leurs structures en tentant « d’enfumer » les apiculteurs. Ils forment en France et en Europe une « cohorte toxique » pour la filière apicole qui accélère indirectement la dégradation de notre activité. Ils sauront se reconnaître.

En cette période où les assemblées générales de nos structures syndicales et associatives vont avoir lieu partout en France, cette phrase exprime une vérité puissante, celle qui concerne l’importance de l’engagement actif de chacun de nous, de la solidarité dans l’action collective pour défendre l’apiculture contemporaine qui doit faire face à de nombreux défis. Elle souligne aussi l’absolue nécessité d’être fédérés.

La tâche est immense, nous avons besoin de l’engagement actif de tous pour faire face aux menaces telles que l’usage intensif des pesticides et la révision de leurs évaluations, le changement climatique, le frelon asiatique et le varroa. Et aussi empêcher la mise en marché de miels falsifiés qui a généré une communication suicidaire pour l’image du miel, provoquant la perte de confiance des consommateurs et l’effondrement du marché. La question que chacun doit se poser est : « Quelle est ma part active dans cette lutte ? ». C’est un rappel de la responsabilité partagée et de l’engagement de tous dans ce combat. Il est clair que la survie de l’apiculture dépend totalement de l’action collective. Je m’adresse tout particulièrement aux jeunes qui hésitent à s’engager alors qu’il s’agit de garantir leur avenir. Sans cette mobilisation massive, le peuple des apiculteurs ne pourra pas vaincre.

Alors pour y parvenir, il y a toujours, non loin de chez vous, une structure associative ou syndicale affiliée au Syndicat national d’apiculture auprès de laquelle vous pourrez adhérer et agir.
On compte sur vous !

Une vague de cessation d’activité en apiculture s’annonce, et elle ira en s’amplifiant si rien n’est fait. Les causes sont connues.
Concernant les petits producteurs, après avoir dû apprendre à lutter contre la varroase, ils doivent faire face aujourd’hui à la prédation intensive des frelons asiatiques et une lutte préventive et curative à grande échelle soutenue par une prise en charge économique de l’État s’impose de toute urgence, ainsi que l’adoption par les députés de la proposition de loi déjà validée par le Sénat. Si rien de tout ceci n’est fait au plus vite, le frelon asiatique aura le dernier mot vis-à-vis des colonies d’abeilles, comme il l’a déjà vis-à-vis de l’entomofaune qu’il détruit massivement pour se nourrir. Le SNA a déjà relancé des députés pour que cette proposition de loi soit votée dans les plus brefs délais.

Concernant les cessations d’activité chez les professionnels et les pluriactifs, elles sont principalement liées aux difficultés du marché du miel dont les ventes en Grande distribution sont en baisse ainsi que son prix d’achat à l’apiculteur. Des cours du miel en fûts devenus trop bas, compte tenu de l’augmentation du coût de production amplifié par des niveaux de récolte trop bas. Il devient impératif de redonner de la compétitivité aux exploitations apicoles.
Pour cela, le SNA demande que le ministère de l’Agriculture et les représentants de la filière apicole bâtissent ensemble et de toute urgence un nouveau schéma de répartition des budgets nationaux et européens destinés à l’apiculture afin qu’ils reviennent beaucoup plus massivement aux exploitants apicoles au risque sinon de les voir s’effondrer chaque jour davantage.

Le congrès International d’Apiculture et d’Apithérapie de Tours est derrière nous, et avec plus de 6 000 entrées sur les trois jours malgré une conjoncture peu favorable, la mission a été parfaitement accomplie et réussie. Les conférences, dont bon nombre étaient inédites, ont fait le plein d’auditeurs et le vaste hall a permis aux exposants de mettre en valeur leurs gammes de produits et services, et de pouvoir échanger confortablement
avec les congressistes. Les très nombreux messages de satisfaction qui nous ont été adressés sont la meilleure des récompenses après ces longs mois de travail pour sa mise en place.

L’année 2024 aura accumulé les évènements confirmant un dérèglement climatique catastrophique et dramatique partout dans le monde, qui devraient amener les experts de la COP 29 à prendre enfin des mesures correctives de grande ampleur.

 

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