C’est pendant la guerre de 14/18, plus précisément en 1916 que l’idée d’une organisation apicole prit naissance dans le cerveau de Jean HURPIN alors en traitement dans un hôpital militaire. Il était alors en correspondance avec les dirigeants de la Société Centrale d’Apiculture. Le Président d’alors et Directeur de la revue des apiculteurs encouragea cette initiative et c’est près d’une soixantaine d’apiculteurs qui commencèrent à réfléchir à leur devenir en associant à cette époque un jeune apiculteur de NEMOURS, Jean GUERRE, plein de foi et d’enthousiasme pour le syndicalisme apicole. C’est en août 1920 que finalement Jean HURPIN créa le bulletin des apiculteurs français et le baptisa  » Abeille de France « , c’est Jean GUERRE qui assura la charge et le travail de la gestion, des abonnements et de la publication. Ce bulletin était en fait distribué à tous les adhérents du Syndicat National d’Apiculture. Ce Syndicat avait à l’époque la particularité d’accueillir indifféremment les apiculteurs isolés comme les apiculteurs regroupés en associations ou syndicats. Cette situation perdura jusqu’en 1949 où une transformation s’opéra en vue d’homologuer une situation existante. Il naquit alors un projet de transformation du Syndicat National d’Apiculture, groupement de personnes en une organisation fédérale, groupement de Syndicats régionaux, présentée par Jean HURPIN qui en avait même rédigé les statuts. Le projet n’aboutit pas. Finalement, on s’arrêta à un projet de Groupement et associés qui prit le nom de S.N.A. et Groupement associé G.A., Comité National d’action et de défense apicole.

En résumé une association qui se juxtaposait au S.N.A. avec des objectifs sensiblement identiques. On parla alors d’achat de matériel scientifique, d’une aide pour l’organisation de cours de perfectionnement apicole et sanitaires, de contribution financière contre la lutte des insecticides, de dotations aux Laboratoires de Lyon, Nancy, Nice … Mais tout fut remis en cause à l’Assemblée Générale du 27 octobre 1947 où est apparue la nécessité d’une organisation fédérale hiérarchique plus rationnelle, souhaitable et dans la ligne de l’évolution normale du S.N.A. Le Syndicat National transformé en organisation fédérale pourrait mieux faire face aux tâches imposées par un nombre croissant d’adhérents, telle est la base de l’organisation adoptée par l’Assemblée Générale du 27 octobre 1957 qui nous gère encore au niveau national . La Direction est alors confiée à un Conseil d’Administration formé de 12 membres élus en Assemblée Générale par les Présidents des Syndicats s’affiliant. Ces Présidents seront appelés ensuite à se prononcer aussi bien sur la gestion que sur l’orientation à donner à la Fédération Nationale.

Il s’agit alors d’une organisation éminemment démocratique, d’une sorte de mutuelle, d’une communauté dont le succès sera pour une grande part liée à l’apport de chacun et dont chacun indistinctement profitera de ses bienfaits. Aujourd’hui, le Syndicat National d’Apiculture regroupe suivant les années, les démissions ou les demandes, 119 antennes départementales pour un effectif de 32.000 adhérents. L’apiculture française comptant 68.000 apiculteurs officiellement reconnus, c’est donc une bonne performance. A cela s’ajoutent les sympathisants qui se retrouvent en tant qu’abonnés à la revue l’Abeille de France. Cette revue, propriété du Syndicat National d’Apiculture dont les articles retiennent plus de 60.000 lecteurs est aujourd’hui la plus ancienne revue apicole française puisque née elle aussi en 1920, la plus vendue en France et la plus connue au niveau européen et mondial. Elle accepte bien sûr tous les adhérents du Syndicat National d’Apiculture qui souhaitent s’y abonner mais accepte aussi en très grand nombre des apiculteurs individuels des Groupements et Associations qui n’ont aucun rapport avec le Syndicalisme. Lorsqu’on réunit l’ensemble des membres adhérant du Syndicat National d’Apiculture et des abonnés au journal l’Abeille de France non répertoriés dans une structure apicole, c’est donc près de 50.000 pratiquant l’élevage des abeilles qui se retrouvent ainsi réunis.

La Fédération a pour buts de représenter les Syndicats adhérents, de défendre les intérêts économiques de leurs membres auprès des Pouvoirs Publics et des autres associations apicoles française, de favoriser et de promouvoir le développement de l’apiculture française et la production de miel indigène, d’améliorer les connaissances techniques des apiculteurs, de les défendre également en justice, soit individuellement, soit réunis dans leurs organisations professionnelles, de se constituer partie civile dans les poursuites introduites par le Ministère public ou de citer directement en Justice toute infraction commise au préjudice des apiculteurs et ceci en application des lois de 1884 et 1920.

Elle a en particulier pour objectif  :

  • De centraliser les demandes d’achat de matériel et de fournitures apicoles émanant de ses adhérents,
  • De faciliter à ses adhérents la vente de miel et des produits de la ruche,
  • De prendre toutes mesures utiles pour faire développer la consommation du miel en France,
  • De publier ou de faire publier un bulletin d’information,
  • De gérer au profit de ses adhérents toutes les assurances apicoles dont l’utilité se fera sentir,
  • De créer des services annexes pouvant être utiles aux adhérents,
  • De rechercher et de poursuivre les fraudeurs aux produits de la ruche.

Les actions menées l’ont toujours été en principe avec le concours des autres centrales syndicales, exception faite des financements qui ont été apportés aux Laboratoires autrefois de Lyon, Nancy et Nice, puis ensuite à l’INRA de BURES S/ YVETTE, MONTFAVET et bien sûr le CNEVA de Sophia-Antipolis. Indépendamment de ces aides, le Syndicat National d’Apiculture a encouragé des Chercheurs sous forme de bourses ou de préparations de thèses, dans le même temps qu’il se constituait une importante bibliothèque documentaire à usage des étudiants.

Partenaire de l’Institut Technique en son temps, d’INTERMIEL plus tard, aujourd’hui cofondateur de PROMO MIEL, le S.N.A. a conduit notamment dans les périodes difficiles au succès de nombreux dossiers insecticide, il a fait partie durant son existence du Comité Technique d’Importation. Il siège dans de nombreux organismes à caractère apicole ou agricole et enfin il est reconnu par l’Administration comme interlocuteur officiel. A ce titre, il siège à la filière apicole chargée de la gestion de l’aide européenne, au Comité Technique chargé actuellement du suivi des dossiers insecticides, à la F.N.S.E.A. en section spécialisée et à Bruxelles au COPA – COGECA groupe de travail miel. Il travaille également avec les Instituts de consommation et certaines revues spécialisées liées à l’alimentaire. Le SNA est membre d’APIMONDIA.

Parmi ses projets et ses souhaits, nous noterons le développement de l’Association PROMO MIEL, Organisme pour la promotion des produits de la ruche, la participation active depuis une année maintenant au problème des semences traitées, en passant par des prélèvements et des recherches officielles sur les résidus dans les miels. Sur un plan pratique, la mise en place de centres de collecte et le développement des ruchers-écoles, les fournées de formation pour les cadres et dirigeants départementaux et bien sûr l’organisation des congrès nationaux tous les quatre ans restent dans leurs préoccupations. Le SNA participe à toutes les commissions établies à la suite du Rapport SADDIER sur l’apiculture et notamment dans le cadre de la constitution d’une inter-profession apicole.

L’idée directrice est la défense de l’abeille et par voie de conséquence, celle de leurs produits. Deux objectifs difficiles à atteindre mais dont le chemin est marqué de quelques succès significatifs …