par Bernard BARROIS  de la FNGTA

 

Le stand que tenait la F.N.G.T.A (Fédération Nationale des Groupements Techniques Apicoles) lors du Salon International du Matériel Apicole (SimApi) à Avignon, a rencontré un tel succès que, d’une part nous n’avons pas pu accueillir dans des conditions parfaites tous les visiteurs, et que d’autre part, plusieurs numéros de L’Abeille de France seront nécessaires pour accueillir les résumés des différents ateliers qui s’y sont déroulés.
Un grand merci à tous nos membres et chercheurs ainsi qu’à l’équipe de la rédaction de la revue.
Parmi les participants du groupe de compétences techniques de la FNGTA, des intervenants originaires d’Alsace et de Franche-Comté ont présenté, lors du SimApi, les résultats de leurs travaux concernant les sons dans la ruche.
Au printemps 2018, Éric HUBERT, Maître de conférences à l’Université de Haute-Alsace, est venu rendre visite à Michel LEHMANN, Enseignant en technologie électronique à l’IUT de Mulhouse, à la retraite depuis 2003 et depuis Président du Syndicat des Apiculteurs du Jura Alsacien. L’objet de sa visite était d’appareiller une ruche pour enregistrer les sons intérieurs, et de les exploiter grâce à une intelligence artificielle pour envoyer des messages d’alerte à l’apiculteur en cas d’anomalies. Toujours prêt à l’expérimentation, Michel LEHMANN a installé un micro dans l’une de ses ruches alors qu’Éric HUBERT et Bernard BARROIS ont mis à disposition un PC et un disque dur pour conserver les enregistrements.
Le dépouillement des données est en cours.

L’idée était lancée : enregistrer les sons dans une ruche. Lors de l’assemblée générale de la fédération des apiculteurs du Haut-Rhin, notre équipe a proposé de réaliser 10 modules « d’enregistrement automatique » créés par Bernard BARROIS, et de les distribuer à des apiculteurs volontaires.
La réalisation, pendant l’hiver 2019, s’est concrétisée par un boîtier étanche contenant un module RASPBERRY Pi Zéro avec un circuit RTC destiné à l’horodatage, une clé USB pour enregistrer les données relevées par un micro numérique et une sonde de température placée à l’intérieur de la ruche.
L’ensemble était alimenté à partir d’un module secteur ou d’une batterie 12V. Le logiciel était programmé pour lancer l’enregistrement pendant une minute au début de chaque heure.

Dès 2019, quatre apiculteurs volontaires ont souhaité équiper leur ruche, dont Christian PETER, alsacien d’origine, installé dans la région de Menton, et sujet à des attaques de frelons asiatiques. À sa demande, le module a été modifié pour enregistrer sur une voie les sons provenant de l’intérieur de la colonie et sur l’autre voie, les sons captés à l’extérieur de la ruche. Un bouton a été installé pour déclencher l’enregistrement à volonté. En écoutant les enregistrements nous est venue l’idée de développer un dispositif de détection d’attaque de frelons dont la faisabilité a été présentée lors du SimApi à Avignon.
Un module de détection autonome comptant les attaques de frelons est en cours de création et sera disponible pour la campagne 2020.
Il sera possible de déclencher une riposte.
Une version avec enregistrement d’une séquence filmée par une caméra est aussi possible. Cette version est destinée à vérifier qu’on est en présence de frelons asiatiques et non de frelons européens ou de guêpes.
Des modules standards sont toujours disponibles. Merci de nous adresser vos demandes de renseignements ou de cession d’un module à bbarroislion@orange.fr

Les enregistrements faits à l’intérieur des ruches sont en attente d’exploitation et pourraient être mis à disposition d’un(e) étudiant(e) pour un sujet d’études dans le cadre d’un diplôme de Master Énergie électrique-électronique-Automatique (EEA) par exemple. Si un candidat potentiel lit ces lignes, qu’il me contacte !
Michel LEHMANN a présenté à la même occasion le résultat d’un essai de traitement contre les varroas par des ultrasons qui fera l’objet d’un prochain article.
Nos travaux vont se poursuivre en 2020, et nous remercions toutes les personnes qui nous ont aidés dans nos précédentes recherches.

 

Article paru en février 2020 dans l’Abeille de France