Interdiction de pesticides dangereux pour les abeilles: « C’est extrêmement positif »
Frank Alétru, apiculteur, se réjouit de la décision de l’UE qui élargit l’interdiction de trois néonicotinoïdes, des pesticides dangereux pour les abeilles, à toutes les cultures en plein champ, au nom de la défense de l’environnement. Il reste toutefois vigilant car ils restent autorisés sous serre.
Une décision inédite. L’Union Européenne a interdit vendredi l’utilisation de trois néonicotinoïdes considérés comme dangereux pour les abeilles. Ces trois pesticides étaient déjà soumis à des restrictions d’usage dans l’Union Européenne depuis 2013. Pour autant, il ne s’agit pas d’une interdiction totale puisqu’il y a des exceptions : leur usage sous serre reste autorisé.
Le groupe agrochimique allemand Bayer a déploré son adoption, rappelant qu’un jugement de la Cour de justice européenne, saisie par les fabricants de néonicotinoïdes, Bayer et Syngenta, était attendu le 17 mai.
Frank Alétru est président du Syndicat National des Apiculteurs et lui même apiculteur en Vendée. Il se réjouit de cette interdiction. Il y voit une victoire essentielle, mais s’étonne par contre qu’ils soient toujours utilisables pour les plantes sous serre.
« Quand c’est toxique, c’est toxique, c’est blanc ou noir »
« Nous on voit plutôt la bouteille moitié pleine que moitié vide. C’est extrêmement positif. Maintenant, on s’étonne que le législateur puisse considérer qu’un produit soit toxique à un endroit et ne le soit pas sous une serre. Quand c’est toxique, c’est toxique, c’est blanc ou noir ».
Il y a en effet des périodes où les serres sont ouvertes, non seulement pour la température, mais pour y attirer les pollinisateurs, ce qui conduit à faire penser à Frank Alétru que le combat contre les néonicotinoïdes n’est pas terminé.
« Ce seront donc de véritables pièges à pollinisateurs. Même si ce sont de très petites surfaces il va falloir continuer de lutter car il existe des alternatives, et il faut les remettre en place ».