Communiqué du 28 août 2020

Le projet de loi visant à ré-autoriser les insecticides néonicotinoïdes devrait être présenté en Conseil des ministres le 2 septembre, puis à l’Assemblée nationale devant les commissions des Affaires économiques et du Développement durable le 23 septembre, et en séance publique le 5 octobre.
Le rapporteur de ce projet de loi, qui permettrait de modifier la loi biodiversité de 2016 interdisant les néonicotinoïdes, pourrait être le député LRM de l’Aube, Grégory BESSON-MOREAU.

Membre du groupe d’études Modernisation des activités agricoles et structuration des filières, M. Grégory BESSON-MOREAU est l’auteur de la proposition de loi n°1958 du 31 mai 2019 visant à favoriser le développement du bioéthanol (1), qu’il était allé précédemment défendre à Bruxelles avec le commissaire européen à l’Agriculture, Phil HOGAN, en 2017 (2).

Les végétaux contenant du saccharose tels que la betterave peuvent être transformés pour donner du bioéthanol, obtenu par fermentation du sucre extrait de la plante. Un hectare de betteraves sucrières produit 9000 litres d’éthanol (3).

En France, en 2017, 33% du bioéthanol est produit à partir de betterave et 37% à partir de blé. S’élevant à 11 millions d’hectolitres (Mhl) en 2017, la production française de bioéthanol est la 1ère à l’échelle européenne et la 5e au niveau mondial. La France dégage un solde excédentaire de 1,9 Mhl en matière de bioéthanol, ainsi qu’un taux d’autosuffisance de 122 % (4).

Mais l’Union européenne souhaite réduire à moins de 4% la part des biocarburants de première génération dans les carburants des transports entre 2021 et 2030 (5).
Cette orientation de l’UE en défaveur des agro-carburants pourrait expliquer l’ampleur du lobbying de la filière betteravière française… ainsi que le choix de Grégory BESSON-MOREAU en tant que rapporteur du projet de loi visant à ré-autoriser les insecticides tueurs d’abeilles.
La valorisation de la betterave à sucre pour remplir les réservoirs de nos véhicules s’avère très éloignée de la « souveraineté alimentaire » annoncée par Emmanuel MACRON à la suite de l’épidémie de Covid-19…

Alors que les agriculteurs français s’insurgent contre la réduction progressive des surfaces agricoles, l’accaparement des terres pour produire des agro-carburants dopés aux néonicotinoïdes, au détriment de la production alimentaire, est une absolue contradiction.

Cette inquiétante option agronomique ne peut que générer encore augmentation des importations de produits agro-alimentaires et alimentaires, re-contamination des sols, de l’eau, de l’air, des plantes cultivées et sauvages et de l’alimentation, en plus de l’extinction définitive des insectes pollinisateurs, ces auxiliaires de l’agriculture, irremplaçables, qui ont permis de mettre en lumière le scandale sanitaire et environnemental, planétaire, des processus d’autorisation des pesticides.

 

Frank ALÉTRU

Président
SYNDICAT NATIONAL D’APICULTURE
Courriel : frank.aletru@snapiculture.fr

Président
ASSOCIATION DES APICULTEURS PROFESSIONNELS EUROPEENS (EPBA)

 

Béatrice ROBROLLE

Présidente / Fondatrice
TERRE D’ABEILLES

Courriel : terredabeilles.ong@gmail.com

 

(1) http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b1958_proposition-loi
(2) Source : Wikipédia
(3) https://www.encyclo-ecolo.com/Ethanol)
(4) Source : Sénat
(5) https://www.lepoint.fr/automobile/biocarburants-bruxelles-ne-veut-plus-rouler-a-la-betterave-02-12-2016-2087470_646.php