Edito de Frank ALÉTRU, Président du Syndicat National d’Apiculture et de l’Association des Apiculteurs professionnels européens (EPBA)
Soyons nombreux pour défendre l’apiculture !
La saison apicole touche à sa fin. Une fois de plus, de nombreuses régions de France et d’Europe auront subi les effets délétères du dérèglement climatique. Cependant, le bilan national des récoltes de miel devrait se situer autour des 20 000 tonnes, en légère hausse comparativement à 2022, en prenant pour référence les chiffres réalistes des syndicats nationaux apicoles et non les précédentes statistiques fantaisistes des technocrates qui ont circulé. Maintenant, il faudra pouvoir vendre au juste prix ! Un sujet sur lequel le SNA va devoir travailler. Tout comme nous travaillons activement depuis des mois auprès de la Commission Environnement du Parlement européen à propos de la révision de la directive européenne 2022/110 dite « Directive miel », ainsi qu’auprès du ministère afin que les miels mis en marché soient du vrai miel clairement étiqueté et jamais du miel adultéré, ni du miel dit « vegan », quelle escroquerie !
En cette période de l’année, pour ceux qui donnent de leur temps libre dans l’intérêt général des apiculteurs, pour la vie associative et la défense de l’apiculture, une partie de leur agenda va être occupée par la reprise des réunions des conseils d’administration, suivie par les assemblées générales. Pour que les apiculteurs puissent continuer d’être défendus, il est important que le plus grand nombre d’entre vous y participe et s’investisse dans la vie syndicale au sein des structures apicoles départementales. Il en va de l’avenir de l’apiculture. Nous sommes tous concernés. Alors soyez nombreux à vous y engager, proposez vos services et votre candidature, car comme dans la ruche, il faut renouveler les cadres, la jeune génération est la bienvenue, sachons l’accueillir !
C’est grâce à la force que représente l’ensemble des structures départementales apicoles réunies au niveau national que nous avons pu obtenir :
– l’interdiction des néonicotinoïdes,
– l’interdiction de pulvériser en pleine journée des pesticides sur des cultures en floraison,
– l’obligation d’indiquer sur les étiquettes des miels mis en pot en France l’origine des pays de production pour les miels en mélange,
– les aides européennes pour l’apiculture,
– la prise en considération de la protection urgente de l’abeille et des pollinisateurs,
– la révision des conditions d’évaluation et d’autorisation de mise en marché des pesticides. Un énorme et long combat réalisé en partenariat avec les experts du groupe de travail « Méthodes-Abeilles-Pesticides », et des ONG,
– la renégociation chaque année des contrats d’assurances apicoles avec des tarifs très compétitifs,
– l’obtention d’une éco-contribution (CITEO) de quelques centimes à la ruche seulement, au lieu de 80 € par apiculteur,
– la formation depuis des dizaines d’années des générations d’apiculteurs débutants grâce à leurs ruchers-école,
– l’organisation tout au long de l’année de nombreux stages de formation continue,
– l’organisation des congrès nationaux et internationaux,
– la proposition d’une revue présentant les actualités réglementaires et techniques.
L’espace d’un éditorial ne suffit pas pour être complet.
Pour conclure, tous ces combats initiés par les syndicats apicoles nationaux sont financés exclusivement par eux seuls. Financer le personnel, les locaux et tous les frais de fonctionnement et de déplacements dans les ministères, en région ou à Bruxelles, financer les actions juridiques et les avocats qui nous défendent. Tout ceci sans aucune aide économique, ni subvention, ni mécénat, uniquement avec le montant des adhésions et grâce au bénévolat des dirigeants et des administrateurs. Malgré tout ceci, ceux-là même qui profitent de tous ces acquis et de ces avantages sans avoir levé le petit doigt diront que ce n’est pas encore assez. Nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire, mais comme souvent, ceux qui critiquent ne se trouvent pas parmi les engagés dans les structures départementales. Je souhaite qu’ils puissent mesurer à la lecture de ces lignes l’importance de leur adhésion. Je les y invite afin qu’ils y apportent leurs idées réalistes et finançables ainsi que le renouveau nécessaire à la modernisation.
C’est notre union qui fait notre force ! Soyez nombreux à nous rejoindre dans nos structures départementales pour que nous soyons encore plus forts.
Le Salon international du matériel apicole (SimApi) s’annonce comme un grand évènement apicole avec plus de soixante-dix exposants, plus d’une dizaine de nations représentées et une douzaine de conférences techniques aux sujets variés et d’actualité.
Un très grand moment qui fera date dans l’histoire de l’apiculture, à vivre et à partager tous ensemble ; covoiturez, organisez des cars et soyons nombreux à nous y retrouver !