15h30 – 16h30 : Anne DALMON
Impact des virus sur les colonies d’abeilles domestiques
Ingénieure de Recherche à l’INRA PACA – UR 406 Abeilles et Environnement – Site Agroparc, Domaine Saint-Paul – 84914 AVIGNON Cedex 9, France / anne.dalmon@inra.fr
Plus de 30 espèces virales sont décrites chez l’abeille. Sept virus majeurs sont fréquemment détectés :
– Le virus des ailes déformées (Deformed wing virus, DWV)
– Le virus de la cellule royale noire (Black queen cell virus, BQCV)
– Les virus de la paralysie aigüe, formant un complexe d’espèces, certaine(s) plus représentées sur certains continents (De Miranda, 2010) : Acute bee paralysis virus,
ABPV, le virus israélien de la paralysie aigüe (Israeli acute paralysis virus, IAPV), et le virus du Cachemire (Kashmir bee virus, KBV), – Le virus de la paralysie chronique (Chronic bee paralysis virus, CBPV)
– Le virus du couvain sacciforme (Sacbrood virus, SBV)
Ils sont principalement transmis par Varroa destructor, acarien ecto-parasite de l’abeille (à l’exception du CBPV), mais d’autres voies d’infection sont possibles (transmission à la descendance via la reine et les fauxbourdons, transmission via l’alimentation, etc…), favorisées par le mode de vie social.
Les co-infections sont fréquentes, mais ne s’accompagnent pas forcément de symptômes cliniques. En France, DWV, BQCV et SBV sont les plus fréquemment identifiés dans les colonies. Le DWV est considéré comme le virus ayant le plus d’impact sur la survie des colonies.
Ce virus évolue rapidement pour s’adapter à son hôte et à son vecteur, et des souches plus ou moins virulentes ont été décrites. La pression en varroa joue un rôle majeur dans le développement des infections virales. Par ailleurs, plusieurs effets d’interaction s’expriment lors de la co-exposition d’abeilles infectées à d’autres stress. Les carences alimentaires ont un effet sur la réponse immunitaire et la charge en virus. Une augmentation ou une diminution de la température au-delà de la température du couvain pourrait aussi influer sur les charges en virus. Des expérimentations in situ dans les colonies montrent des effets délétères sur la mortalité et le comportement des abeilles lorsque le néonicotinoïde thiaméthoxame est associé à des infections virales, et ceci même à des doses environnementales considérées sublétales pour les abeilles.
Les virus sont donc une des composantes majeures de l’état de santé des colonies. S’il n’existe pas de traitement contre les virus, des mesures préventives permettent de limiter les charges en virus afin d’éviter l’apparition de symptômes ainsi que des effets d’interaction désastreux avec d’autres facteurs de stress.