14h00 – 14h50 : Dr Cristina MATEESCU
L’apithérapie entre espoirs et limites
Présidente de la Commission scientifique d’apithérapie d’Apimondia – Institut National de Recherche & Développement pour Bioresources Alimentaires
Définie comme un concept global de santé, l’apithérapie fait partie de la panoplie des thérapies naturelles complémentaires à la médecine allopathique, qui utilise les produits de la ruche – en tant qu’aliments et médicaments.
De plus en plus, l’apithérapie est basée sur les recherches scientifiques biologiques, physiologiques et pharmacologiques faites dans différents laboratoires du monde et qui nous donnent des perspectives intéressantes.
Parmi les produits utilisés en apithérapie la propolis est certainement un des premiers de la liste.
Aujourd’hui la propolis est utilisée beaucoup en tant que complément alimentaire et que médicament traditionnel et fait l’objet de plusieurs études pharmacologiques et sur les animaux. Malgré la palette impressionnante de produits qui existent sur le marché, il existe encore un important manque de recherches cliniques sur ses effets. Un obstacle important qui limite son usage officiel en médecine reste la standardisation des différents types de propolis produits dans des différentes régions géo-botaniques.
Une telle standardisation (normalisation) va beaucoup aider à trouver des nouveaux composants biologiques à l’action thérapeutiques et de définir les recommandations claires pour les praticiens. Pour la propolis, comme pour les autres produits de la ruche (venin d’abeille et ses fractions actives, la gelée royale) le manque de précision concernant les doses appliquées dans les traitements de différentes maladies est une autre limitation de l’application de l’apithérapie.
Pour des raisons de précaution, dans les quelques essais cliniques publiés, les doses prescrites ne sont pas claires ou très faibles, ce qui n’encourage pas d’autres essais au sein du monde médical. Une « contribution » à ce manque de précision revient à la littérature spécialisée qui, dans ce cas-la n’est pas un support pour les cliniciens.
Malgré des limitations telles que le manque de standardisation, le manque d’études cliniques, le manque de précision pour les doses thérapeutiques et l’absence de législation permettant l’utilisation officielle de produits de la ruche dans certaines parties du monde, il y a toujours des espoirs: le programme de l’Organisation Mondiale de la Santé pour promouvoir l’utilisation de thérapies traditionnelles, complémentaires ou alternatives (y compris l’apithérapie, correctement définie) dans différentes régions du monde; le développement de la recherche scientifique et des nouveaux moyens et méthodes d’analyse sur les produits apicoles comme moyens naturels efficaces et non toxiques pour toute une gamme d’infection ; l’introduction de nouvelles technologies (p.e. la nano-technologie) pour mieux gérer les produits et / ou les composants actifs dans diverses maladies: infections bactériennes avec des souches résistantes aux antibiotiques, maladies virales et fongiques, maladies cardiovasculaires, maladies neurodégénératives, cancer, maladies métaboliques, etc.
15h00 – 15h50 : Pr Mesbah LAHOUEL
Le Bon Usage de la Propolis en Cancérologie
Laboratoire de Toxicologie Moléculaire Université MSB de de Jijel, Algérie / lahouelmesbah@yahoo.fr
Introduction : En cancérologie, la propolis commence à apporter ses preuves d’efficacité tant sur le plan préventif que curatif. Toutefois, pour certains médecins spécialistes, l’innocuité et les effets bénéfiques des compléments alimentaires à base de polyphénols ne sont pas vérifiés de façon probante par les scientifiques.
Matériel et méthodes : Pour atténuer ces appréhensions, nous rapportons ici les preuves scientifiques et les limites pour une meilleure utilisation des extraits de propolis dans le domaine de la cancérologie.
Pour cela, nous avons réalisé plusieurs études pour déterminer de manière précise : les posologies, les durées de traitement mais également démontrer qu’un extrait de propolis peut aussi bien manifester une efficacité anticancéreuse qu’une toxicité selon la qualité et la quantité de polyphénols administrés. Nos études ont été menées sur des tumeurs
expérimentales animales (cancers du poumon, de la prostate, de la peau et du foie), sur des lignées cancéreuses humaines (leucémie, poumon, mélanome, prostate, foie et pancréas) et cliniquement sur une population de malades du cancer du sein traitées par FEC (Florouracile-Epirubicine-Cyclophosphamide).
Résultats : Les résultats ont montré une diminution significative (P <0,05) des globules blancs et rouges, une concentration en hémoglobine et un stress oxydatif à la fois dans le plasma et les tissus (rein et foie) des animaux traités par chimiothérapie. Cependant, la co-administration de la propolis montre une protection plus élevée contre la toxicité FEC du foie, des reins et du sang.
On observe également une amélioration de son effet anticancéreux via une inhibition de l’expression de la Pgp et une réactivation de l’apoptose.
Conclusion : Ainsi, il ressort clairement que pour une utilisation efficace et sans risques, toute préparation à base de propolis doit être standardisée par des études scientifiques, une connaissance de la nature de ses composés actifs et un dosage précis pour chaque préparation.
17h15 à 18h15 : Dr Philippe GARCIA
Apithérapie en médecine vétérinaire
Clinique vétérinaire de la Crau 8 rue de la Laure Saint Martin De Crau (France)
L’Apithérapie, médecine millénaire tombée dans l’oubli, revient au goût du jour grâce aux avancées de la science moderne qui permettent d’expliquer une partie de leurs modes d’action.
Les principaux produits utilisés sont le miel, le pollen, la propolis, la gelée royale et un peu le venin d’abeille. De nombreuses études in vitro, in vivo et cliniques ont démontré leur intérêt-santé chez l’Homme comme chez l’animal.
Dans notre expérience de praticien multiespèces, nous avons pu apprécier l’intérêt clinique de différents produits de la ruche et nous proposons une première revue des perspectives d’utilisation possibles en pratique vétérinaire.